En 1936, Henry de Montherlant publiait Les Jeunes Filles, roman dans lequel Pierre Costals, homme de lettres lucide et libertin, trouvait occasions et prétextes pour dire aux femmes (plus modérément aux hommes) leurs difficiles vérités. En l'an 2000, les choses ont changé. Les femmes, autrefois muselées par le mariage, la gestation, les lois et la misogynie de la société, ont transformé leur destin. A telle enseigne qu'il m'a paru aveuglant que le magistral roman de Montherlant pouvait être réécrit, paragraphe après paragraphe (parfois ligne à ligne) en inversant les héros et les vérités qui s'y expriment. Le grand Costals devenait une femme écrivain qui jouait avec ses soupirants, et nombre de vérités, accablantes pour les femmes, se retournaient comme un gant contre les hommes.