Depuis la Grèce, en dépit des rêves d'une langue bien faite, les philosophes s'expriment dans des langues qui sont le partage de peuples différents. Or, peut-on inscrire le discours de l'universel dans le champ limité d'une langue particulière ?
Le français fait sa joie des analyses sèches, comme l'on parle d'une pointe sèche qui grave le cuivre nu. Celui qui saurait le conduire vers la synthèse, pourtant, aurait reconnu, selon le mot de von Humboldt, " l'énigme de cette langue ".
Le colloque de Nice, " Philosopher en français ", a tenté d'approcher une telle énigme. Trente-deux chercheurs internationaux ont croisé leurs exposés selon quatre thèmes : la philosophie française au XXe siècle ; la philosophie française et les courants internationaux ; l'histoire française de la philosophie ; le philosophe français et le style.
Tous mettent l'accent sur l'approche " à la française ", comme disait Montaigne, des grandes questions théoriques et cherchent à définir ce qu'il en est du style français en philosophie.
J.-F. M.