Désenclaver les zones libérées de l'onchocercose, les peupler par un transfert organisé des populations, initier les paysans aux méthodes agricoles améliorées, pour que la productivité des terres s'accroissent, et contribuer ainsi à résoudre les problèmes économiques, étaient le leitmotiv des décideurs. Par rapport aux intentions initiales, ces projets ont-ils réussi ? sur le plan démographique, le nombre de paysans installés est bien inférieur aux prévisions ; le transfert technologique apparait la réussite la plus manifeste. Dans un délai raisonnable, les paysans ont été en mesure de maîtriser des techniques et des processus qui étaient tout à fait nouveau pour eux. Sur le plan économique, les réussites sont inégales : autosuffisance alimentaire et amélioration des conditions d'existence à Bagré et Sondré-Est ; déficits céréaliers croissants et baisse des revenus cotonniers au Ganzourgou. Enfin l'effet induit des projets sur l'initiative privée comme relai (élevage, maraîchage, activité de service, petit commerce)témoigne de l'évolution des mentalités ; une attitude nouvelle dont chercheurs, professionnels et institutions de développement devront probablement tenir compte.