La tension entre le supranational et la coopération entre Etats rythme le processus de la construction européenne. Du traité de Versailles (1919) au traité de Maastricht (1992), le pôle national a été plus que présent face au pôle communautaire. Au cours de l'entre-deux-guerres, il n'y a pas de projet européen qui remette fondamentalement en cause la souveraineté des Etats. C'est là une ligne à ne pas franchir pour les différentes opinions publiques. Dès lors, la construction " d'un lien " entre les peuples européens est souvent instrumentalisée par les nations à des fins hégémoniques. A la faveur de la Seconde Guerre mondiale, les partisans de la construction européenne pensent l'Etat-nation suffisamment affaibli pour entrer dans l'ère du communautaire, du supranational. Pourtant, un demi-siècle de construction européenne n'a pas levé les ambiguïtés que les opinions publiques et les nations entretiennent avec le processus d'intégration européenne, ni parfois leurs réticences face à cette construction.