En 1925, la Constitution de 1875 a cinquante ans. Daniel Halévy, cédant à sa vocation profonde - l'histoire -, commence d'écrire ce qui est, sans doute, son chef-d'œuvre : La fin des notables, publié en 1930, récit devenu classique des débuts de la IIIe République. Mais ce cinquantenaire, qui est aussi le sien (il est né en 1872) l'amène à s'interroger sur son enfance et sur ses origines familiales, si riches et variées. En contrepoint de La fin des notables, il compose Pays parisiens, paru d'abord en 1929 et complété en 1932. Il y raconte les pérégrinations de sa famille, ente la rive droite, Montmartre, la Bibliothèque nationale, les théâtres, et la rive gauche, le Quartier latin et l'Institut.
Ce qui aurait pu n'être que la chronique d'une famille et de ses amitiés (Degas, Proust...) devient une évocation merveilleuse du Paris du XIXe siècle, encore proche et déjà si loin. Par sa curiosité, par sa puissance d'évocation et la qualité de sa langue, par son amour des êtres - grands esprits ou modestes artisans -, par tout ce qui crée ce qu'une des premières lectrices de ce livre appelait " la musique halévienne ", Daniel Halévy a réussi le plus subtil et le plus concret des portraits d'une ville saisie dans sa diversité - les " pays " - et son unité.