Est-il possible à un homme de tirer un trait sur le passé quand la mort de celui qui fut son ami ravive sa colère contre ce qu'il a vécu comme une confiance trahi ? Denis a fait la connaissance de Gilbert en juin 40 dans les convois de prisonniers pour l'Allemagne orientale. Comment et pourquoi Denis, qui pense avoir survécu grâce à Gilbert, en est-il venu à le haïr ? A travers les risques, les désirs et les choix de ces années cruelles, il tente aujourd'hui d'exorciser sa mémoire. Or le bonheur n'efface rien. Il est des déchirures qu'on ne peut oublier. Le romancier des Reins et les Coeurs et du Vent souffle où il veut, après avoir évoqué ses propres souvenirs dans Quelques jours de mai-juin 40, recompose avec force les épreuves et les doutes de ce temps.