L'origine première du mouvement féministe moderne, d'ailleurs préparé de très longue date et, pourrait-on dire, de toute antiquité, doit être cherchée chez Olympe de Gouges qui, en 1792, proclama "La Déclaration des droits de la Femme et de la citoyenne", qu'elle remit à la reine Marie-Antoinette ; ses revendications, énergiquement appuyées et commentées par les nombreux clubs de femmes fondés à cette époque, portèrent pour la première fois les combats féministes sur le terrain de la politique et de l'action, jusqu'alors confinées dans le domaine littéraire. Mais Olympe de Gouges fut guillotinée (1793), et la Convention réprima durement les velléités d'affranchissement des femmes. Le féminisme révolutionnaire, insupportable pour la Bourgeoisie au pouvoir, après avoir eu encore quelque écho sous le Directoire, s'éteignit sous l'Empire, et il faudra attendre encore pour que la lutte reprenne et obtienne ses premières victoires. Femme moderne entre toutes, cultivée autodidacte, talentueuse et combattive, Olympe de Gouges donna sa vie pour la cause des femmes, pour la Liberté et pour l'égalité, que ce soit entre les sexes et entre les "races" (elle lutta farouchement pour l'abolissement de l'esclavage). N'oublions jamais ses paroles, elles résonnent toujours au panthéon des grandes dames de l'Histoire : "La femme a le droit de monter à l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune ! "