Les Odes composées par Friedrich Hölderlin sont construites sur des schémas syllabiques et rythmiques bien précis, inspirés de formes poétiques originaires de la Grèce antique. Dans l'espoir de donner une idée de la musique qui s'y entend, les traductions françaises et anglaises ici présentées s'attachent à en reproduire la métrique. Elles nous parlent d'une nostalgie de l'enfance de l'humanité, de la Grèce où s'entendait encore la voix des Dieux, et du danger qu'il y a à vouloir retrouver cette voix trop puissante qui est celle du réel sans médiation, ré-enchanté et par là-même foudroyant : "Car eux qui nous font le prêt du feu céleste, / Les dieux, nous font le don d'un saint mal aussi." Mais c'est dans ce danger que se trouve aussi le salut, quelle que soit sa brièveté : "Lors, j'entends le sauveur dans la nuit, j'entends / Qu'il tue, le libérateur, que vie il donne."