Confronté aux philosophes qui banalisent le nazisme et son expression comme Shoah en posant la thèse fausse qu'il n'existerait que des degrés dans le mal, je veux réaffirmer la thèse de l'existence d'un absolu pervers dans le mal. Mal qui génère ce que la Bible hébraïque appelle la haine gratuite, sinat-hinam, haine portée de génération en génération, à l'encontre du Nom-du-Père. Partant d'une réflexion sur deux catégories, celle du nazisme, comme objet d'histoire, celle de la Shoah comme objet de mémoire, mon questionnement portera sur le caractère étrange du mal qui les caractérise, mal politique comme tyrannie, mal subjectif comme haine sadique inconsciente détachée de tout amour à l'égard du prochain.