Pietro Trapassi, dit Metastasio (1698-1782), fut l'un des plus célèbres auteurs du XVIIIe siècle. Aujourd'hui, ce n'est guère que dans le milieu musical que l'on cite parfois son nom, associé à ceux des musiciens qui composèrent sur ses textes : Hasse, Haendel, Vivaldi, Jominelli, Pergolèse, Caldara, Gluck, mais aussi Mozart, Rossini, Beethoven, Schubert ou Gounod. Ami du célèbre castrat Farinelli et de la cantatrice La Romanina, Métastase amena l'art de l'opéra séria - on disait alors melodramma - à son apogée, à travers vingt-six livrets qui engendrèrent plus d'un millier d'ouvrages lyriques, jusque dans les années 1830. Mais, tout en destinant ses textes à la mise en musique, il se considérait avant tout comme un dramaturge, tentant de conférer au théâtre italien une dignité et une cohérence dignes de celles de son rival français, et de justifier cet art composite qu'est l'opéra par l'exemple antique. Il y parvint, si l'on en croit Stendhal l'un de ses grands admirateurs, avec Rousseau, Voltaire ou Romain Rolland), qui n'hésita pas à écrire : " Il a égalé Shakespeare et Virgile, et surpassé, de bien loin, Racine et tous les autres grands poètes ! " Issu de nombreuses années de recherches, ce livre retrace le parcours étonnant de cette figure historique, et propose, pour la première fois, une étude sur " les règles de fabrication " du livret d'opéra. Il est assorti d'un résumé de chacun des vingt-six drames étudiés.