Mensonge romantique et Vérité romanesque a quarante ans cette année et je suis heureux de voir ce livre reparaître. Mon
plaisir est d'autant plus vif que ce premier livre n'est pas le faux départ qu'il paraît être, dans une direction littéraire abandonnée par la suite en faveur du religieux et du social. Il est la première étape d'une recherche dont les instruments ont varié mais pas les objectifs. Toutes mes thèses sur la violence et le religieux se fondent sur la conception du désir élaborée dans ce livre.
Mensonge romantique... est consacré à Cervantès, Stendhal, Flaubert, Proust et Dostoïevski, cinq grands romanciers européens qui vivaient dans des sociétés différentes, dans des milieux différents. Ils n'avaient ni la même langue, ni le même style, ni les mêmes traditions littéraires. Mais ils ont tous la même conception mimétique du désir et elle produit des ressemblances plus intéressantes que toutes leurs différences.