La mécanique des roches apporte aujourd'hui des réponses théoriques et pratiques à maints problèmes sociaux et industriels, dans tous les domaines de l'aménagement du territoire, énergie, infrastructures, environnement. Si elle est restée longtemps l'apanage des mineurs, elle a pris corps sous l'impulsion des besoins du génie civil à partir des années 1950. Pour s'en tenir à des exemples français, le barrage de Tignes et le tunnel du Mont Blanc ont posé de nouvelles questions, exacerbées par la rupture du barrage de Malpasset en 1959. L'exploitation de pétrole par puits déviés profonds, les affaissements miniers et les glissements de terrain, l'enfouissement des déchets, tous ces problèmes nouveaux font appel à la mécanique des roches. Le Comité français, qui rassemble depuis 1967 les chercheurs et praticiens, tant du génie civil que des mines et du pétrole, a voulu mettre à la disposition des enseignants et des ingénieurs un ouvrage de synthèse. On appelle ici mécanique des roches la mécanique appliquée aux roches, pour résoudre les problèmes de l'ingénieur, aux confins de la science et des technologies. C'est la variété et la complexité des roches qui lui confèrent son unité et sa diversité. Le concept central de la mécanique des roches est le massif rocheux, qui prend en compte l'ensemble des surfaces de discontinuité qui gouvernent ses comportements hydrauliques et mécaniques.