Argentine. Fin du XIXe siècle. Avec la mort de Jean Laprade, l’estancia San Juan a perdu son maître. Ce dernier, exilé du sud-ouest français, qui a construit sa prospérité en Amérique du Sud, laisse derrière lui veuve, enfants, travailleurs, mais encore Henri, son bras droit, un homme qui l’a suivi quasi spontanément après leur rencontre dans le cadre du montage d’une affaire. Henri, la deuxième tête pensante de San Juan, orphelin, pas forcément innocent si l’on sait qu’il a déjà fauté avec la femme de son patron, qui se rend compte en ces heures funèbres, indice après indice, que la mort de Laprade n’a rien de naturel… Non, Jean Laprade, déjà secret de son vivant et à présent mort, n’a pas livré tous ses secrets et toutes ses intentions aujourd’hui avortées… Et sa succession, dont Henri a la charge, va réveiller bien des appétits et des ambitions. Les intentions cachées des femmes, la soif d’argent des hommes, les filiations obscures, les non-dits qui se dénouent lentement, les coups de feu terrifiants, les héritiers avides… Christian Jean Dubois réunit dans Lignes de terre tous les ingrédients d’une saga réussie. En les transposant sous les latitudes de l’Argentine, entre pampa et villes, des champs au cabinet de notaire, il parvient encore à nous entraîner dans une réalité lointaine, méconnue, et à faire de son oeuvre une parenthèse dans notre quotidien.