1953, dans une petite maison de la rue Lhomond à Paris, Anna vit avec Marie, sa belle-mère, brillante cantatrice dont elle est aussi l'accompagnatrice. Les deux femmes sont unies par un commun amour de la musique, et par le souvenir de Jacques, fils de l'une, époux de l'autre, mort pendant la guerre. Mais leur relation n'est pas tout à fait celle d'une bru et de sa belle-mère. Il s'y mêle, chez Anna, un dévouement et une ferveur exacerbés par la solitude et poussés parfois jusqu'à la jalousie. Elle supporte mal que Marie, en particulier, entretienne avec une de ses admiratrices brésilienne, Clarice, une amitié passionnée, pleine d'orages et d'imprévu. Dans leurs existences à toutes les trois, c'est un moment crucial, un de ceux où vire le destin, dont les signes avant-coureurs sont déjà nombreux. Mais comment les deviner ? Il faut le recul du temps pour s'en rendre compte, quand nous retrouvons Anna, vingt ans après, remariée. Marie n'est plus là, ni Clarice. Cette période de passion semble effacée, mais les "liens de famille" sont là pour renouer avec le passé. C'est Brigitte, la nièce d'Anna, qui tient à présent le devant de la scène et c'est Alice, la fille de Clarice, qui survient à son tour dans l'univers d'Anna. D'une génération à l'autre naissent d'autres inquiétudes, d'autres amours, d'autres drames.