Cette correspondance donne le tempo d'un fulgurant destin littéraire : celui d'Albertine Sarrazin (1937-1967), une inconnue de vingt-huit ans que son talent d'écrivain projette sous les feux de la célébrité après huit années passées derrière les barreaux. En 1965, Jean-Jacques Pauvert publie simultanément L'Astragale et La Cavale, écrits en prison, Un succès immédiat populaire et international. Albertine Sarrazin aura le temps d'écrire un troisième roman, La Traversière, avant sa mort brutale, l'été 1967, sur une table d'opération. Dans ces " lettres de la vie littéraire ", Albertine s'adresse à ses rares proches : son mari adoré, sa mère de cœur, et les éditeurs du clan Pauvert, sa nouvelle famille. Elle leur fait part, au quotidien, des petits et grands événements de sa vie intime et publique - glorieux retour de la " voleuse " à Paris, rencontres, voyages, angoisses face à l'enjeu du prochain livre. Dans un style éblouissant de vitalité, elle exprime les enthousiasmes et les doutes suscités par le tourbillon de son entrée fracassante en littérature. Sans jamais être dupe : " Je refuse tout ce qui risquerait de me remettre dans des prisons plus subtiles... " Témoignage précieux du parcours d'un auteur devenu phénomène médiatique des années 60, ce choix de lettres, paru initialement en 1974, retrace avec une bouleversante sincérité la trajectoire lumineuse et tragique d'un astre trop vite éteint.