Qui écrit l'histoire ? Quelle histoire écrire ? Comment penser l'histoire ? À quelles fins écrire l'histoire? Objets de réflexion soumis aux participants du colloque international " Les songes de Clio : Fiction et Histoire sous l'Ancien Régime ", organisé du 3 au 6 octobre 2001 à Québec, ces questions programmatiques se recoupent et interfèrent entre elles. Regroupé sous le signe de la " Poétique de l'histoire ", un premier ensemble de textes examine les difficultés qu'éprouvent les auteurs de l'Ancien Régime à penser Clio hors du cénacle de ses soeurs. Un deuxième ensemble s'attache aux " Pratiques de l'histoire ", pratiques aux prises avec une volonté nouvelle de " raisonner " Clio, et qui se manifeste par une conscience émergente des spécificités des genres historiques. Ponctuations douloureuses et régulières de l'Ancien Régime, les guerres de religion inaugurent la réflexion sur les " Usages de l'histoire ", et permettent de rappeler une ligne de pensée, une manière d'agir qui traverse la Renaissance, le Grand Siècle et les Lumières. Si les études rassemblées dans ce triptyque sont loin d'épuiser les occasions de dialogue entre l'histoire et la fiction, leur variété d'approches et de sujets, tout en révélant constantes et variations, témoigne en revanche de l'omniprésence de Clio dans l'esprit des lettrés sous l'Ancien Régime.