La première moitié du XXe siècle a été marquée par deux conflits mondiaux d'une gravité exceptionnelle au point que l'historien G. L. Mosse a pu parler d'un processus de " brutalisation " de la guerre. Celle-ci, à la fois dans ses réalités et ses représentations, s'est accompagnée de mutations sociales d'une ampleur inconnue jusqu'alors : pertes militaires et civiles jamais vues pendant un laps de temps aussi court, utilisation grandissante d'armes de destruction massive, mobilisation quasi totale des économies, déplacements eux aussi massifs de population, déportations, emploi de plus en plus systématique du travail forcé et, par-dessus tout, extermination délibérée de certains peuples - au génocide arménien, dès le premier conflit mondial, a fait suite, à un niveau d'horreur jamais égalé, celui des juifs et des tziganes. À cet égard, il existe un devoir d'histoire, qui, en soi, justifie le choix de la question traitée dans le présent ouvrage. Ce devoir d'histoire a suscité une immense production historiographique dont le livre se fixe pour objectif d'exposer, à propos de chacune des grandes nations concernées (Allemagne, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie-URSS) les grands débats et les conclusions essentielles.