" Nous serons là pour le protéger, nous en sommes parfaitement capables. Absolument, a dit la femme. Nous avons l'argent. J'ai moins peur depuis que nous avons cet argent. L'argent est assurément une protection. Je me fais livrer à domicile, je ne mets plus les pieds dans le métro, pas même dans l'autobus, nous fréquentons des endroits sûrs, des endroits surveillés. Mais cette angoisse, maintenant. Un sourire de vous, voilà ce qu'il faudrait à ma femme, a dit Jacques. Sentir votre main dans la sienne, vous voir trottiner vers elle, réclamer un baiser, un gâteau, que sais-je. J'ai besoin de m'occuper, a dit la femme, je cherche une occupation qui me délivre de mon angoisse. Il me faut cet enfant. Je veux remplir des biberons. Pousser une poussette. Je ne veux plus, quand je marche dans les rues, avoir les mains vides. "