Les royaumes ibériques rassemblés par union dynastique, sont dans la seconde moitié du XVIe siècle les centres directeurs du premier empire mondial dans l'histoire de l'humanité. Sous le règne de Philippe II, l'empire lie définitivement son sort à la contre-réforme catholique ; l'orthodoxie dans la même foi devient la légitimation et le ciment unitaire d'une construction politique hétérogène. Mais les objectifs internationaux de la couronne furent toujours moins compatibles avec les intérêts propres de ses royaumes. Le désastre de 1640 démontra que l'État moderne lie Pouvait obtenir l'adhésion des gouvernés à ses desseins, le consentement aux efforts fiscaux et militaires qu'il leur demandait, que dans le cadre des nations. Les peuples se sentaient étrangers aux ambitions des Habsbourg de Madrid. Plus heureux que les Catalans, les Portugais recouvrent rapidement leur indépendance. Bien plus tard, le sort de la guerre tranche les liens séculaires de l'Espagne et de l'Italie, rendant ainsi possible la naissance d'un Etat national espagnol. Victoire du principe des nationalités, mais aussi de l'absolutisme centralisateur, de la domination économique étrangère, caractérisent un tragique XVIIe siècle, fatal aux libertés traditionnelles des gouvernés. Ce livre éclaire la genèse de l'identité nationale moderne de l'Espagne et du Portugal, partenaires jeunes et dynamiques d'une Europe en construction. Ils lui apportent une expérience séculaire du métissage et de l'interculturalité.