Dans les cieux que son orbe dore, Le soleil monte radieux ; Sous ses rayons on voit Eclore Tout un monde mystErieux. La nature s'éveille et chante Et s'emplit de tendres soupirs ; Partout la feuille frEmissante S'ouvre aux caresses des zéphirs. La rose se penche, vermeille, Tout auprËs du lis embaumE, Et, sur le trèfle blanc, l'abeille, Vient puiser son miel parfumE. PrËs de la source qui murmure Sur son lit de cailloux brunis, On entend dans chaque ramure Le doux gazouillement des nids. C'est le printemps, c'est la jeunesse, C'est le réveil de l'univers ; C'est la mystérieuse ivresse Qui frEmit sous les arbres verts : Et, puisqu'ici bas tout s'enivre, Les oiseaux, les feuilles, les fleurs, Enfants, vous qui vous sentez vivre, A l'allégresse ouvrez vos coeurs.