Année 1929, Joséphine, âgée de 17 ans, injustement condamnée, sera conduite dans la maison de préservation pour jeunes filles de 9 à 21 ans dans le château du duc d'Epernon de Cadillac en Aquitaine. Au XIXe siècle, ce château de Cadillac, tragique parenthèse de son histoire, fut la pire des prisons pour femmes. Des milliers d'entre elles y furent incarcérées, souvent à tort, mais toutes y vécurent l'enfer et bien souvent, la mort était leur seule issue. Le froid, la crasse, les maladies, la maltraitance et des travaux harassants étaient le quotidien de toutes ces femmes, dont certaines n'étaient que des enfants. Jugées par des hommes, dans des établissements gérés par des hommes et surveillés encore par des hommes, le viol était l'arme de soumission. Début XXe siècle, l'Etat décide de féminiser les prisons pour femmes. Les soeurs de la sagesse prennent le relais et rapidement gèrent l'établissement d'une main de fer. Année 2021, à l'heure où l'on parle de violences conjugales, comment pourrait-on qualifier ce pan de l'histoire peu glorieux de l'Etat français ?