La Terre est tout à la fois l'habitat de l'Homme et un fragment de l'Univers. Cette double nature imprime un caractère particulier aux efforts faits pour la connaître. Les progrès de sa connaissance s'intègrent dans ceux des sciences de l'Univers, ils répondent aussi aux besoins matériels de l'Homme : ils éclairent sa relation à la Terre. L'Homme est un consommateur effréné des ressources physiques, minérales, biologiques de la Terre. D'un État à un autre, d'une société à une autre, de très grandes disparités existent dans la répartition de ces richesses et de ces moyens, qui sont sources de tensions politiques. L'Humanité aura-t-elle la capacité de s'adapter à cette contrainte globale et de survivre en évitant les catastrophes qui la menacent? Pour avoir la meilleure chance d'y parvenir, elle doit d'abord s'attacher à mieux connaître les ressources et les vulnérabilités de la planète dont dépend son existence future. Pour cela, il lui faut s'appuyer sur les outils que lui fournit la science, et sur l'observation pérenne et continue de cette planète. Beaucoup de secteurs de la science, de natures très diverses, se trouvent naturellement impliqués dans un aussi vaste problème. C'est dans ce contexte, à son niveau de responsabilité et dans son domaine d'expertise, que le Bureau des longitudes entend contribuer à une réflexion dans laquelle sont engagés de nombreux corps académiques. Les responsabilités que le Bureau des longitudes a exercées depuis ses origines, que ce soit à des fins de connaissance scientifique ou d'utilisation opérationnelle, l'on conduit à concentrer sa réflexion sur le rôle fondamental de l'observation, et des observatoires en général, dans la connaissance de notre planète. Telle est l'origine de cet ouvrage qui constitue un message adressé aux politiques, aux décideurs et aux responsables de tous niveaux, en même temps - et c'est fondamental - aux chercheurs des différentes disciplines, pour les aider à mieux connaître les préoccupations des uns et des autres.