La participation du cinéma à la construction ou à la reconstruction des souvenirs complique sans doute les données d'un principe freudien : l'exclusion mutuelle de la mémoire et de la conscience. Freud ne pouvait évidemment prévoir l'extension d'un mode d'expression peut-être trop "complet" , le cinéma, donnant à expérimenter sans grand effort les possibles collusions de la mémoire et de la conscience (et aussitôt le caractère reconstructif de l'une et de l'autre) pas plus que l'exploitation pluridirectionnelle des rapports entre objectif et subjectif, collectif et individuel. Il ne pouvait pas davantage prévoir l'influence de déterminations croisées quand le souvenir-écran se projette sur l'écran. Un outil cinématographique, venant en aide à des sujets qui ont du mal à exprimer un mal être, une souffrance, et qui souhaite dire. Dans le contexte actuel et devant la face changeante de notre société, nous nous sommes orientés vers un paradigme postmoderne s'étayant sur une approche constructionniste.