La découverte au cours des années 2005 et 2006 sur le site archéologique de Veleia-Iruña, dans la région de Vitoria, province basque d'Alava, d'inscriptions rédigées, les unes manifestement en latin populaire et tardif, et les autres assurément en basque, ou plus exactement en « proto-basque », des inscriptions datant selon toute vraisemblance du IIIe siècle de notre ère, voire d'une période allant du IIe au IVe siècle, a déclenché en Espagne une polémique des plus curieuses. Cette polémique, qui vue de France, ou de quelque autre pays européen, pourra surprendre, tant sur la forme que sur le fond, le spécialiste mais également le simple curieux intéressé par ces questions savantes, a pris une ampleur inhabituelle dans le monde de la recherche scientifique, du moins telle qu'on la conçoit en Europe occidentale. En effet, le déroulement de cette affaire, dont la presse, principalement basque et espagnole, s'est largement emparée, est à bien des égards, comme nous allons le constater à présent, tout à fait extraordinaire.