Les hommes s'en vont parce qu'ils sont fatigués. Notre héros a une femme qui lui reproche de ne rien faire, un crabe dans le corps, des suées froides, un chômage de longue durée, le gosier en pente et l'envie de partir. Mais où aller ?
Avec son fils Titus, le petit lion de quatre ans aux yeux gris ardoise et aux rêves de chercheur d'or, il fugue sans but. Dans les trains où il s'endort et les bars enfumés où il boit des bières mousseuses. On rit, on s'étourdit, on oublie, on dérive. Au sud, puis au nord, peu importe du moment qu'il n'entend plus le verdict de sa vie et qu'il serre tendrement son fils dans ses bras. Le fils serait-il plus sage que le père ? Vouloir retrouver l'esprit de l'enfance, est-ce vraiment déserter ?
Hervé Prudon a écrit un émouvant roman à l'humour âcre que traversent des personnages extravagants et solitaires : ces abandonnés qui ont le charme du désespoir.