La nuit où l'ange apparut à Nicolas Flamel, il lui dit : "Flamel, regarde ce livre, dont tu ne comprends pas le contenu. Beaucoup d'autres, hormis toi, ne le comprendront pas, mais un jour tu y reconnaîtras quelque chose que personne, à part toi, ne verra jamais." Flamel trouva l'exemplaire unique du livre en 1357. C'était un traité du grand oeuvre réalisé par un maître qui l'avait accompli. Il espéra que les gravures lui révéleraient la nature de la materia prima et la procédure de la transmutation. Le "bon et compréhensible latin" ne lui posait pas de difficultés. Mais il n'avait pas les connaissances d'alchimie et d'hébreu nécessaires. Il prit conseil auprès des plus grands savants de Paris. Personne ne parvenait à l'aider. Après vingt et une années d'études vaines, il décide de se rendre en Espagne pour y rechercher un rabbin qui saurait déchiffrer les caractères obscurs de l'ouvrage mystérieux. A Saint-Jacques-de-Compostelle, il trouve un interprète "surpris et émerveillé" devant le manuscrit. Le rabbin l'accompagne sur le chemin du retour et meurt à Orléans. Mais Flamel connaît à présent la nature de la materia prima et, trois années plus tard, le 17 janvier 1382, il réussit la transmutation d'une demi-livre de mercure en argent. Puis, quelques mois après, il produit de l'or.