Perdue sur sa colline de rêves, au milieu de ses souvenirs au goût millefeuilles, Marie ne se reconnaît plus. Elle qui, d'habitude, regarde droit devant elle et préfère ne pas s'attarder derrière soi, la voilà qui ressasse le passé, comme si ce dernier pouvait venir combler les trous du présent. Mais que faire d'autre face à un mari devenu une silhouette ? Certaines femmes disent « J'ai un mari » comme pour dire « J'ai un chien » ; elle pourrait presque en dire autant. « Les absents ont toujours tort », pense-t-elle pour essayer de se trouver des excuses.