La France possède 47% du marché mondial des produits de luxe. Fierté nationale, convoitises internationales. Tout le monde en rêve, tout le monde en veut. Et dans les souks d'Istanbul - et ailleurs - les (fausses) Lacoste se vendent comme des petits pains ; sur dix produits contrefaits dans le monde, sept sont français ! Ainsi estime-t-on le chiffre d'affaires de la contrefaçon à quelque 6 milliards par an ! C'est donc un véritable arsenal juridique international que l'industrie du luxe a dû imposer pour se protéger. Autre problème : que devient un produit de luxe à l'heure de la grande distribution ? Peut-on vendre une montre Cartier en libre-service ? Et à l'heure du télé-achat ? Mais comment ne pas tomber dans le refus de vente ? Le luxe, c'est aussi la glorification du travail manuel, la noblesse de l'apprentissage et enfin et peut-être surtout un art de vivre ; ne parle-t-on pas d'admettre dans le fameux Comité Colbert le boulanger parisien Poilâne ou le fabricant de sorbets Bertillon ?