La collection " Le vocabulaire de ... " présente les principaux termes dans lesquels s'exprime chaque philosophe, selon un ordre alphabétique, en partant du principe qu'un philosophe n'est intelligible que dans sa langue, dans son vocabulaire propre ou dans le vocabulaire commun qu'il s'approprie. L'approche de chaque notion comporte trois niveaux qui sont signalés dans le texte par des pictogrammes 1) : la définition de base, l'approche scientifique et une approche plus libre, permettant une interprétation plus large, comme par exemple la résonance de la notion au sein du système. Chacun des volumes de la collection " Le vocabulaire de ... " devrait constituer une voie d'accès privilégiée à la lecture et à l'intelligence d'un système philosophique. Nul, peut-être, ne montre tant d'ambiguïté dans ses usages de la langue que David Hume : soucieux d'être lu du plus grand nombre, il se veut écrivain, ce qu'il devient, d'ailleurs, non sans labeur dépensé à cette tâche - la comparaison du style rugueux, plutôt lourd, souvent désespéré du Traité de la nature humaine avec l'équilibre élégant des derniers Essais ou la vigueur des Dialogues sur la religion naturelle est édifiante ; mais il se plaint d'un vocabulaire qui ne convient pas à ce que cherche sa pensée. On aurait tort d'y voir la protestation d'un érudit : tout au contraire, c'est bien souvent le parti des hommes engagés dans la " vie courante " (commun life) que prend le philosophe écossais, et leur langue qu'il adopte plutôt que les termes choisis des philosophes dogmatiques.