Peut-on, aujourd'hui, s'intéresser au travail, à l'emploi, au chômage, sans voir la différence des sexes ? La question est moins saugrenue qu'il n'y paraît. Longtemps, les sciences sociales du travail ont ignoré le genre, l'ont traité comme une variable secondaire, subalterne et facultative. Nous n'en sommes plus là aujourd'hui, et c'est heureux. Ce livre tente de décrire, discipline par discipline, l'émergence d'analyses sexuées du monde du travail. Il montre comment l'introduction du masculin/féminin renouvelle les approches, les problématiques et les concepts. Il explicite également les difficultés, les blocages et les embûches de l'exercice : le temps de la connaissance n'est pas toujours celui de la reconnaissance. Retracer le parcours de la question des différences de sexe dans les sciences sociales du travail : tel est l'objet de cet ouvrage collectif pluridisciplinaire et international. Organisé par le groupement de recherche MAGE (Marché du travail et genre en Europe), il rassemble vingt-deux contributions émanant de sociologues, d'historien (ne) s, d'économistes, de statisticien (ne) s, de juristes, de politologues, de philosophes et d'anthropologues venus de différents pays.
Jacqueline Laufer, sociologue, est professeur à HEC. Catherine Marry, sociologue, est directrice de recherche au CNRS. Margaret Maruani, sociologue, est directrice de recherche au CNRS.