Le transhumanisme, réalité a-topique et totalisante, invitera l'auteur à un itinéraire des plus troublants, formellement d'abord, la narration ethnographique se faisant compilation et confrontation, inspirée de "l'étude de cas élargie" de Michaël Burawoy, fondamental ensuite, le caractère disruptif des thèses transhumanistes ébranlant les repères spatio-temporels de l'auteur engagé, prêtre catholique de surcroît. À cet itinéraire troublants devait succéder une analyse anthropologique où le détour aux sources du transhumanisme mettait en lumière le caractère "commun" de la technoscience, fruit d'une pensée dé-reconstructive caractéristique principale de la pensée occidentale depuis la Renaissance. Cet aboutissement signe le passage paradigmatique de l'épistèmè à la technè dévoilant en son fond une structure autistique de l'imaginaire qui transit l'humain et l'oriente vers sa fin. L'imaginaire transhumaniste, rationnel et respectable, paraît alors bien "humain, trop humain" , eu égard au vecteur d'abhumanité qui le traverse et lui donne sens. Le transhumanisme oriente inexorablement l'histoire humaine vers l'après-humain ou le "posthumain" comme en sa finalité propre.