Mon amour de la vie et ma forte détermination m’ont permis, moi Paulette, petite fille juive de Metz, âgée de 15 ans, de survivre dans une France occupée par les nazis. Mes divers emprisonnements, dont mon internement avec ma soeur Sophie au camp de transit de Drancy, m’ont appris à surmonter la peur, la faim, le froid, sans savoir de quoi sera fait l’hypothétique lendemain. L’intimidation nazie n’a pas eu d’emprise sur moi, ni lors de mon engagement et celui de ma famille nombreuse dans la Résistance à Sassenage près de Grenoble, ni lors de l’assassinat de mon père, dénoncé, torturé et fusillé au pied du plateau du Vercors où le maquis expirait. La mort n’était pas envisageable pour moi, car je voulais vivre. J’ai aujourd’hui 92 ans et je me rends régulièrement dans les écoles et autres établissements pour raconter mon vécu pendant la Shoah. Je veux parler pour ceux qui ne peuvent plus le faire.