Nul ne saurait dire au juste comment Antoine et Aurélien ont pu entretenir cette si étrange correspondance... Car, pour tout dire, le premier vit aujourd'hui parmi nous et le second... Est un haut fonctionnaire romain du IVe siècle. Mais tous deux habitent, à seize siècles d'intervalle, la même colline de la province d'Aquitaine... Mystère : le temps écoulé n'est plus soudain, entre eux, un mur infranchissable. Et nos amis ont beaucoup à se dire sur le désir, le pouvoir, le savoir, les femmes, l'art de vivre ou de mourir. Le premier assiste à l'agonie du monde antique, le second à l'effondrement de notre monde chrétien. Et, ils découvrent, au jour le jour, les secrètes parentés des temps de crépuscule ! S'agit-il alors vraiment, d'un roman ? D'un dialogue sur les deux grandes fractures historiques de l'Occident ? Ou d'une simple variation, érudite et enjouée, sur le destin des hommes ? L'auteur jongle ici avec la philosophie, la science, le passé et l'avenir. Il médite sur ces époques où " les dieux anciens n'étant plus, et le Dieu nouveau n'étant pas encore ", l'homme, devenu solitaire, observe d'un œil différent l'aventure humaine. Qui pourrait jurer, d'ailleurs, que Claude Imbert ne s'est pas lui-même partagé entre ses deux créatures pour ce monologue à deux voix ? Alors lequel, direz-vous, est le plus vrai ? L'autre, bien sûr.