Le délire serait-il révélateur d'un temps vécu dans la psychose ? Cette recherche de doctorat, étayée sur une méthodologie qualitative, s'articule sur une épistémologie de la complexité. Après examen des conceptions phénoménologiques et psychopathologiques du temps, une distinction s''opère entre temporalité sociale et temporalité mythique. La subjectivation temporelle est explicitée, avec l''apprentissage des rythmes dans le psychisme, les rapports entre le temps et l''espace, le deuil et la mélancolie, le transgénérationnel et l''intersubjectivité. Une métapsychologie du temps vécu est proposée, illustrant la crise psychique et l'événement temporel, la continuité et la rupture psychique. Le délire psychotique apparaît comme l'organisateur d''un temps vécu et de la mémoire, une tentative de réparation par rapport aux discontinuités de l''identité narrative, un travail d''autohistorisation manqué. La psychose manifesterait une difficulté à inscrire une temporalité propre au récit, comme dans des phénomènes d''absence de datation ou de datation à outrance. Des perspectives thérapeutiques sont proposées, relatives au cadre soignant et à la création artistique.