Pourquoi un bourgeois, parti le 1er janvier 1483 de Ratisbonne pour Nuremberg, distante de 80 kilomètres, y arrive-t-il le 21 décembre de l'année précédente ? Parce que le calendrier tout neuf de Grégoire XIII a supprimé onze jours à celui de Jules César, et que Nuremberg la protestante s'y oppose comme à tout ce qui vient d'un pape. Mais pourquoi César avait-il promulgué le sien en 46 av. J.-C. ? Parce que sur les bords du Nil, Cléopâtre lui avait offert un festin et que, dans une conversation d'après-dîner, un vieux sage nommé Acoreus lui apprit que les Égyptiens se servaient du Nil et du soleil pour mesurer le temps. Pourquoi Charlemagne s'entoura-t-il d'artistes et de savants ? Parce qu'en 807 le calife de Bagdad lui fit parvenir en cadeau une horloge mécanique, ce qui lui révéla la supériorité intellectuelle de l'Orient. Et pourquoi l'Angleterre accepta-t-elle enfin, en 1750, notre calendrier ? Parce qu'à la Chambre des pairs le comité de Chesterfield en exposa avec succès les raisons scientifiques, auxquelles lui-même ne comprenait rien, comme il le reconnaissait. Ainsi, avec autant de simplicité que d'humour, D.E. Duncan nous émerveille par son érudition et sa façon d'éclairer la question si complexe de la mesure du temps, qui n'a cessé d'obséder l'humanité de l'origine jusqu'à nos jours. Un livre d'histoire et de science qui se lit pour le plaisir, comme un roman.