Un révolutionnaire fondateur de la physique moderne ? Le simple continuateur de la physique médiévale ? L'inspirateur de la méthode expérimentale ? Le dernier rejeton de l'idéalisme platonicien ? Si l'on s'en tient aux nombreuses étiquettes qui ont historiquement qualifié la pensée de Galilée, la confusion est patente. Au crépuscule d'une domination sans partage d'une certaine image grecque du monde, l'œuvre du Florentin est pétrie d'ambitions multiples mais suit cependant une orientation invariable : lutter, dans toutes les régions du savoir, contre le dogme de la philosophie naturelle aristotélicienne. L'astronomie, la mécanique, les définitions de la matière et de l'entendement qui s'y rapporte : tout est prétexte, chez Galilée, à une activité de critique radicale dans laquelle nous voyons émerger, peu à peu, les fondements d'une idée de nature qui, aujourd'hui encore et malgré les révolutions successives de la physique contemporaine, nous semble familière et nôtre. Mais la connaissons-nous autrement que par les mythes qu'elle n'a cessé de véhiculer ? Or, cette science nouvelle ne s'est pas produite par génération spontanée : elle est le fruit d'un patient travail au cours duquel Galilée a dû passer outre l'enseignement de ses maîtres. Si la science galiléenne possède une forme définitive consignée dans le Dialogo et les Discorsi, il est plus que nécessaire de parcourir les étapes historiques et conceptuelles de sa formation. C'est ce que propose le présent livre.