J'ai dû quitter l'école à quinze ans puis j'ai voulu aider mes parents à vivre dignement. Très souvent, je m'enfermais dans ma chambre pour écrire. J'y mettais mes colères, mes soucis, mes rêves et puis tout le reste. Je ne refusais pas ma vie, je ne comprenais pas le "pourquoi ". Je me sacrifiais en silence. Je me sentais vieille par rapport aux jeunes filles autour de moi. Personne ne me remarquait, j'étais trop insignifiante. Après mon travail, je rentrais de suite chez moi. Ma mère était ma seule amie, je l'aimais d'une tendresse infinie ! L'écriture a toujours été une échappatoire à l'ennui. Dès que je tenais un stylo au bout de mes doigts, je me sentais prise dans un tourbillon de bonheur. Je n'ai aucun regret : ce que j'ai accompli a été un cadeau pour mon père, à ma mère.