" Le Dedans ", c'est la demeure familiale dont l'intendante est la mère et qui offre sécurité, repos, confort ; qui permet des sensations délicieuses grâce à l'amitié de ses meubles, de ses objets, grâce aux odeurs ménagères et aux flammes des veilleuses. Le Grand Repas est un rite, la fête saisonnière qui célèbre le Dedans. La ville, les routes, les magasins, les habitations étrangères et ceux qu'on ne peut éviter d'y rencontrer, la nature elle-même, composent un monde féroce : " Le Dehors ". Celui qui parle est un homme demeuré enfantin mais moins simplement qu'il ne le paraît. Sensible, tendre et confiant dans la paix de ses murs au point d'y accueillir un mort de la famille, qui s'est tué jadis par amour, il devient timide, craintif, angoissé, cruel même dès qu'il les quitte, jusqu'à transformer chacune de ses sorties en une aventure terrifiante. Oscillation entre la rêverie sur les choses familières et l'imagination de spectres et de monstres : on retrouve là ce qu'on a toujours admiré chez Gisèle Prassinos, la double postulation vers une intimité féerique et vers une étrange démoniaque.