Sport aujourd'hui le plus populaire, le football a conquis la planète en moins d'un siècle et est devenu le moyen le plus commun de découverte des particularités des nations. Par sa médiatisation à l'occasion des Coupes du monde ou des compétitions continentales, on connaît désormais une nation à travers son équipe, son style de jeu, sa composition. Les équipes nationales de football contribuent à fabriquer des " communautés nationales imaginées " qui semblent plus réelles quand elles se trouvent réduites à onze joueurs dont on connaît les noms. Tout au long du XXe siècle, transgressant la diversité des régions, des générations et des classes sociales, l'équipe nationale de football devient un emblème majeur de l'Etat-nation. Cependant, bien loin de constituer l'élément cristallisateur exclusif et permanent des fiertés nationales, les sélections nationales, et la passion qu'elles ont pu et peuvent susciter, sont le produit de constructions historiques bien différentes selon les sociétés envisagées. Miroir de nos sociétés et sport à fort investissement nationaliste, le football reste pourtant un objet mineur et peu légitime des sciences sociales. Ce livre collectif se propose de retracer, par des approches monographiques, la diversité des situations nationales en ce qui concerne les rapports à la nation et au football, c'est-à-dire le rapport à la nation par le football et au football par le prisme du fait national.