La gestion de l'eau douce s'annonce comme l'un des grands défis des décennies à venir. En 2050, près de la moitié de la population mondiale vivra en effet dans des pays affectés par des pénuries d'eau chroniques. Élément vital par excellence, l'eau prend une dimension particulière lorsqu'elle traverse les frontières internationales et enchaîne les États riverains dans une situation d'interdépendance. Dans certains bassins du Moyen-Orient, cette dépendance mutuelle connaît une évolution particulièrement problématique, ce qui s'explique par des facteurs à la fois démographiques, climatiques, environnementaux, économiques et politiques. La présente étude est fondée sur une analyse approfondie du droit international qui régit la répartition et la préservation des eaux internationales dans cette région semi-aride. Elle met en évidence les lacunes qui rendent difficile la gestion des bassins les plus critiques, à savoir les bassins de l'Euphrate, du Tigre, du Jourdain, et du Nil. L'une des particularités du travail de l'auteur réside dans la prise en compte des eaux souterraines internationales qui constituent un sujet récent du droit international conventionnel, ainsi que de l'effort de codification de la coutume internationale mené par l'ONU. Plus encore que les eaux de surface, les eaux souterraines souffrent des imperfections d'un régime conventionnel inspiré par le droit international coutumier, et d'accords internationaux dont l'application est dominée par l'attachement à la notion de souveraineté. Afin de pouvoir faire face au défi de la pénurie de l'eau au Moyen-Orient, le droit international doit prendre en compte l'ensemble des nouvelles données écologiques, économiques et démographiques, en vue de les intégrer dans le contexte politique et de faciliter ainsi les négociations et la coopération inter-étatique. Le présent ouvrage apporte de précieux éléments de réponse à la problématique de la gestion de l'eau au Moyen-Orient en vue de la prévention et du règlement des conflits qui y sont liés. Il s'agit de la version actualisée d'une thèse couronnée par le Prix Aguirre-Basualdo de la Chancellerie des Universités de Paris et par le Prix de la Faculté de Droit de l'Université Paris Descartes. Dans la perspective de l'année 2013, proclamée "Année internationale de la coopération dans le domaine de l'eau" par les Nations Unies, il constitue une référence en la matière et une contribution à la culture de la paix.
Docteur en droit international, Rana Kharouf-Gaudig a été plusieurs fois expert auprès de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
Le droit international de l'eau douce au Moyen-Orient entre souveraineté et coopération est également présent dans les rayons