Dans cet émouvant recueil de poésie, l'auteur parle des hommes un peu perdus, cabossés par la vie, malmenés parfois selon l'existence et le pays où ils vivent. Comme par exemple dans " Un jour peut-être " où il évoque avec subtilité le destin des femmes obligées de cacher leurs cheveux ou encore dans " Merci quand même " où il figure avec beaucoup de poésie le sort pourtant guère enviable d'un pauvre hère vivant sous un pont. Toujours très attentif aux êtres qui croisent son chemin, il parvient à nous rendre attachant un musicien ambulant auquel nous ne prêtons plus attention depuis longtemps avec " L'accordéon du métro ". Le temps qui passe inexorablement sourd aussi dans ce recueil mais là encore avec délicatesse et un rien de mélancolie comme dans " Ce qui nous quitte ". L'auteur aime infiniment les mots, les lettres, et s'amuse à jouer avec elles comme il le raconte avec humour et légèreté dans " Consommes ", tout en ne manquant pas de s'inquiéter pour ce nouveau langage composé de " signes bizarres et saugrenus " !