Thérèse d'Avila considère notre âme comme un château taillé dans un diamant ou un très clair cristal. "L'âme du juste n'est rien d'autre qu'un paradis où [le Seigneur] trouve ses délices." Donc, il faut apprendre à cultiver et honorer son âme et à se connaître soi-même - elle insiste sur cette nécessité autant qu'un sage antique. Mais c'est l'oraison, la porte véritable de ce château aux nombreuses demeures. "Vous ne devez pas vous représenter ces demeures l'une après l'autre, comme en enfilade, mais fixer votre regard au centre ; là se situe la salle, le palais, où réside le roi ; considérez le palmier ; avant qu'on atteigne sa partie comestible, plusieurs écorces entourent tout ce qu'il contient de savoureux. Ici, de même, de nombreuses salles sont autour de celle-là, et également au-dessus. Les choses de l'âme doivent toujours se considérer dans la plénitude, l'ampleur et la grandeur. On ne le dira jamais assez : elle est capable de beaucoup plus que ce que nous sommes capables de considérer, et le soleil qui est dans ce palais se communique à toutes ses parties." Dans une langue rugueuse - à laquelle la traduction n'ajoute pas d'artifices -, Teresa Sanchez de Cepeda y Ahumada de Avila détermine concrètement le sûr chemin qu'il convient d'emprunter dans les labyrinthiques demeures du château intérieur. Un autre sous-titre pourrait convenir à son livre : "La clé des visions et des ravissements".