Bizarre, cette inspiration qui me provoque de terribles maux de tête pour des maux en mots si sombres et que je n'ai pourtant pas connus. Miroir mémoire à vif... Mémoire vivante ! Terrifiante mémoire vivante sur toile de fond de la Grande Guerre, tu me hantes. Le verbe est juste : tel un fantôme dans le placard des histoires familiales, tu te joues de moi depuis toujours, depuis que je vis le jour ! - Combien de temps encore va durer cette lugubre mascarade, cette macabre danse à laquelle je prends part fort malgré moi ? De mon destin chagrin, tu oeuvres tes desseins si éloignés des miens. Entre tes mains, je ne suis qu'un sinistre pantin, incapable de me libérer des liens qui m'entravent, m'emprisonnent, m'enchaînent à toi jusqu'à m'empêcher de savoir exactement qui je suis ; pire, me semble-t-il, me privant de tout libre-arbitre dans mes choix, notamment celui de ma carrière professionnelle ! Car de carrière, aussi loin que je regarde en arrière, il n'y a que celle de pierres, des pierres tombales du bagne qui m'éloignent tous les jours un peu plus de moi, me mettant échec et mat. Hors jeu de tous jeux ! (EXTRAIT DE LA PREFACE DU LIVRE)