Il y a les élèves qui bavardent et ceux que le bavardage des autres empêche de se concentrer. Il y a les profs autoritaires et ceux qui se contentent, résignés, d'avaler des aspirines. Il y a les parents qui trouvent que ça commence à bien faire et ceux qui pensent qu'après tout leurs enfants ont droit à la parole. Mais le plus beau paradoxe de l'a aire, c'est que le bavardage, personne n'en parle. Il ne s'agit pourtant pas que d'un simple désagrément, ni d'une tendance infantile qui disparaît d'elle-même avec l'âge, ni d'un problème confiné à certains établissements réputés difficiles. Le bavardage sévit partout, à tous niveaux, et constitue de ce fait une menace pour la qualité de l'enseignement. Essayiste et romancière, mais aussi professeur de philosophie confrontée quotidiennement au brouhaha dans ses classes, Florence Ehnuel propose de faire enfin du bavardage l'objet d'un vrai débat. Et elle lance un défi : sauvegarder la transmission en réinventant une classe à l'écoute.