" Spacieuse est la voie qui mène à la perdition... Resserrée la voie qui mène à la vie " (Mt 7, 13 s). Familier d'un langage imagé et populaire, Jésus a utilisé le symbole traditionnel des deux voies qui, mettant en relief la liberté essentielle de l'homme, souligne l'importance des choix fondamentaux tant pour la vie morale que pour la vie religieuse.
A la suite de Jésus, les prédicateurs de l'Évangile vont présenter " la voie nouvelle qu'il a inaugurée pour nous... " (Hb 10, 19) dans le cadre de la doctrine des deux voies. D'un côté, la voie du mal et du péché dont il faut se détourner ; de l'autre, la vole du bien, la vole de Dieu, qu'il faut emprunter à la suite du Christ pour obtenir la vie éternelle. La liturgie du baptême sera construite et expliquée à partir de ce même schéma.
L'avantage pour la catéchèse chrétienne de la symbolique des deux voies, c'est que celle-ci jouissait déjà d'une grande popularité dans le monde antique, soit juif, soit païen. La présente étude en fait la démonstration. L'emploi de ce schéma par les disciples de Jésus illustre à sa manière l'immense effort d'inculturation qu'entreprend le christianisme dès ses origines.
Gérard-Henry Baudry, prêtre et universitaire, a dirigé Mélanges de science religieuse, revue de l'Institut catholique de Lille. Il est directeur adjoint de l'encyclopédie Catholicisme (Editions Letouzey & Ané).