"Je n'ai pas l'intention d'écrire un traité d'apiculture ou de l'élevage des abeilles. Tous les pays civilisés en possèdent d'excellents qu'il est inutile de refaire (...) Il ne s'agit pas davantage d'une monographie scientifique de lapis mellifica ligustica fasciata etc. , ni d'un recueil d'observations ou d'études nouvelles. Je ne dirai presque rien qui ne soit connu de tous ceux qui ont quelque peu pratiqué les abeilles... Ma part se bornera de présenter les faits d'une manière aussi exacte, mais un peu plus vive, à les mêler de quelques réflexions plus développées et plus libres, à les grouper d'une façon un peu plus harmonieuse qu'on ne le peut faire dans un guide, dans un manuel pratique ou dans une monographie scientifique. Qui aura lu ce livre ne sera pas en état de conduire une ruche, mais connaîtra à peu près tout ce qu'on sait de certain, de curieux, de profond et d'intime sur ses habitants". Ouvrage singulier avec la Vie des Abeilles, Maeterlinck pose les bases de l'ethnographie animale en littérature. En observant le monde des abeilles essentiellement écrit d'un point de vue philosophique et éthologique tout en procédant par analogies avec l'homme, son livre pose de véritables questions sociales. Ce chef-d'oeuvre de la littérature belge est aussi celui d'un fin naturaliste et d'un observateur de la vie féru de science, dont l'un des plus grands savants de son temps dira : "Il est notre maître à tous" .