Des poèmes issus de quelques souvenirs et de beaucoup de rêves. C'est la fièvre du voyageur pressé sur le quai bondé d'une gare lointaine, l'eau irisée qui clapote autour des paquebots en partance, l'odeur de gas-oil qui suinte de la coque des cargos comme une transpiration et vous recouvre, des poumons jusqu'à la peau, de son désir d'aventure. Là où les souvenirs ont simplement un sens, les rêves ont un mouvement, une ondulation, une vie féconde. C'est en cela aussi que lire de la poésie diffère ; il ne faut pas se contenter de boire l'eau, il faut essayer d'en saisir le miroitement, d'en sentir les courants subtils, de se laisser guider, emporter, submerger et peut-être noyer au-delà du sens et de l'entendement...