" Quand tu sors d'un lieu de plaisir, encore enveloppe de l'odeur des femmes et d'une chaleur animale, ne crains pas de marcher dans les e toiles en respirant le froid des intervalles divins. Passe en toi-me me jusqu'a en frissonner d'e tre seul dans le battement universel. Avant d'introduire la clef myste rieuse dans la serrure le grand chien bleu grelotte aussi devant sa niche pense que tu es peut-e tre reste " un autre ", e tranger, prisonnier du gel, dans les espaces ou tu t'es survole . Et ce froid de mort qui te se pare de tout, ne sens-tu pas qu'il te de pos- se de de chaque pense e ou tu vis ? Cre ature continue e, tu n'es que le dos du silence, et tes pas ne te me neront jamais qu'a un autre silence : un souvenir impersonnel battant a plein rythme dans un coeur dont tu voudrais renai tre ! Tu es reste cet enfant qui traverse " aujourd'hui " comme il a peut-e tre traverse l'e ternite , d'un air de somnambule, se re vant mort quand il e tait vivant et vivant quand il e tait mort. Le ciel est la superficie des choses infe rieures ; les choses infe rieures sont le centre du ciel ". (René NELLI)