Voici, pour la première fois, la version originale de La réponse du Seigneur. Lorsqu'en 1933, après un silence de onze années, Alphonse de Châteaubriant publia cet ouvrage chez Bernard Grasset, quelques-uns de se proches craignirent que le vaste public de Monsieur des Lourdines et de La Brière ne f-t déconcerté par une oeuvre d'un caractère, à bien des égards, inattendu. Sur leurs instances, le grand écrivain accepta d'élaguer son texte original, d'en simplifier l'expression et d'en unifier l'éclairage. Nous nous faisons aujourd'hui un devoir de rétablir les coupures et de publier l'oeuvre dans sa forme primitive. Depuis vingt ans, en effet, non seulement les ouvrages de ce type se sont multipliés, mais, après la mort d'Alphonse de Châteaubriant, il convenait particulièrement de découvrir au public dans toute son authenticité, la source de ce courant mystique qui a nourri, depuis, toute son oeuvre et dont la récente Lettre à la Chrétienté mourante est la dernière expression connue. Voici donc le texte intégral d'un titre né, selon son auteur, " d'une effroyable bataille avec la vie ", et qui n'en est pas moins, selon la belle expression de Gabriel Marcel, " une féerie apologétique " pleine de sérénité. On sait que le sous le couvert d'une affabulation romanesque empreinte de grandeur et de charme. La Réponse du Seigneur est une initiation à la contemplation, principe de toute véritable vie religieuse. Pour en marquer la leçon, il suffit de rappeler le thème comme Alphonse de Châteaubriant l'a résumé. " Tu es né spectateur, dit le Deutéronome... Tu conçois le divin. Tu conçois la perception de l'Etre. Alors attache-toi à cette vision intérieure : tu es né spectateur de cette vision. " Dans un monde dont le désarroi n'a cessé de grandir, ce message paraît d'une nécessité plus que jamais actuelle et pressante. Les anciens lecteurs aimeront à le redécouvrir dans sa force originelle et de nombreux lecteurs nouveaux ne manqueront pas de justifier le mot par lequel Mgr Calvet tint, voici près de vingt ans, à saluer ce grand livre : C'est une date littéraire, bien plus, un avertissement, providentiel à notre temps.