Hollywood est-il en passe d'imposer au monde entier ses images et ses récits ? Ou bien au contraire, le refus de cette mondialisation des imaginaires mène-t-il à des replis identitaires lourds de haines archaïques et de nouveaux conflits ? L'histoire commune du cinéma et des nations depuis cent ans aide à mieux poser ces questions, et à entrevoir des réponses. Parce que les peuples ont, comme les individus, besoin de rêver pour ne pas devenir fous. Parce qu'au XXe siècle leurs rêves collectifs auront été les films. John Wayne et le citoyen Kane, Alexandre Nevski ou Mabuse sont des héros politiques de notre époque.
Entre le raz de marée industriel de Titanic et les " nouvelles vagues ", toujours recommencées, de Rossellini à Kiarostami, de Godard à Wong Karwai ou à Egoyan, se déroule une partie où le pouvoir et les songes des hommes sont en jeu. Refusant la solitude de l'internaute et la globalisation de la planète, l'interrogation l'un par l'autre du cinéma et de la nation aide à refuser de s'incliner d'emblée devant la toute-puissance des techniques et de la marchandise.